100% MARTINIQUE made in china

Image d’une usine d’ouvriers fabricant des conques de lambi destinée à la vente en Martinique - image générée*

L'aberration du chapeau bakoua "made in China"

Souvent imité, rarement égalé…

Le chapeau bakoua, véritable emblème de l'artisanat martiniquais, est bien plus qu'un simple accessoire pour se protéger du soleil. Il est le fruit d'un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération, et incarne l'identité culturelle de l'île. Conçu à partir de la fibre de l'arbre bakoua (Pandanus utilis), chaque pièce est unique et raconte une histoire, celle des mains patientes et habiles de nos vanniers et vannieures. Mais cette authenticité est aujourd'hui menacée par une production en masse faite à l’étranger.

Le contraste entre la fabrication traditionnelle et la production industrielle ne pourrait être plus frappant. D'un côté, il y a le travail minutieux et passionné de l'artisan martiniquais. Le processus est long et exigeant : la sélection des feuilles, leur séchage au soleil, la découpe des fibres, puis le tressage, qui peut prendre plusieurs jours. Chaque geste est précis, chaque détail compte, pour obtenir un chapeau à la fois solide et léger, à l'esthétique parfaite.

De l'autre, il y a la production de masse en Indonésie, Inde… où la rapidité et la rentabilité priment sur la qualité et l'authenticité. Il est inconcevable de reproduire à l'échelle industrielle la complexité et la finesse du tressage traditionnel. Les matériaux sont souvent de moindre qualité, et le résultat est un produit standardisé, dénué de la chaleur et de l'âme qui font le charme du véritable bakoua. Ces objets bon marché, inondant le marché touristique, trompent les visiteurs en quête d'un souvenir authentique et dévalorisent le travail de nos artisans.

Photo prise à CARREFOUR dans le rayon ACCESSOIRES SOUVENIRS en Aout 2025

Le bakoua, bien plus qu'un chapeau.

Le bakoua n'est pas qu'une simple coiffe. Il est un symbole de la résilience et de la créativité du peuple martiniquais. Ses différentes formes et tressages racontent des histoires, des métiers et des traditions. Le « titine », par exemple, est un modèle emblématique, tandis que le « gran choublan » servait autrefois aux agriculteurs pour se protéger du soleil ardent. Le chapeau bakoua est un lien vivant avec le passé, une connexion tangible avec le patrimoine de la Martinique.

En choisissant un chapeau "made in China", les consommateurs ne font pas qu'acheter un produit, ils cautionnent l'effacement de notre richesse culturelle. L'achat d'un chapeau de contrefaçon est un acte qui contribue à la précarisation des artisans locaux déjà en crise, dont le métier, déjà fragilisé, perd de son sens et de sa valeur.

Vers une prise de conscience?

Il est urgent de mettre en lumière ce non-sens et de sensibiliser le public à l'importance de consommer local. L'authenticité a un prix, et ce prix n'est pas seulement financier, il est le garant de la préservation d'un héritage inestimable. Un savoir-faire peut aussi être menacé par manque de transmission et valorisation. Soutenir les artisans martiniquais, c'est choisir de faire perdurer un patrimoine vivant. C'est aussi respecter le travail, la patience et la passion de celles et ceux qui, jour après jour, tissent l'identité de l'île.

Un véritable bakoua ne s'achète pas à la sauvette, il est le fruit d'une rencontre, d'un échange avec un artisan.

Il est la preuve que certaines choses ne peuvent être produites en masse, car leur valeur réside dans le cœur et les mains de ceux qui les fabriquent.

« Aussi loin que je me souvienne, mes grands-parents ont toujours eu leurs bakouas. Ma grande tante Emma et ma grand-mère Mamie Monique alias “Moniké” ont appris à tresser le bakoua dans leurs enfance car c’était un passe temps comme le crochet à l’époque, ou la couture. Par ricochet, pendant nos dimanches en famille j’ai pu apprendre avec mes cousins, à tresser les 5 tiges. Tante Emma avait toujours un sac de feuilles de bakoua filées dont certaines avaient des épines. J’ai récupéré celui de ma grand-mère, je suis convaincue qu’il sait pleins de choses. »
Chrissy BRUOT

Chrissy BRUOT
DESIGNER ESPACE / PRODUIT / GRAPHIQUE


Designer espace, Chrissy BRUOT s’engage dans l’amélioration de l’habitat à travers une création libre et polyvalente.

Fanatique des essences naturelles sublimées, ne laissant peu de place à l’ornementation gratuite, son design s’inspire de l’éventail chromatique de son environnement afro - caribéen. "Chaque projet se doit d’imbriquer étroitement la conception, le processus de faisabilité et la singularité du client dans le respect de mon éthique de création.

C’est enrichie de son expérience de 10 ans dans le design industriel, la filière bois en Martinique, l’agencement et le commerce chez de grandes enseignes d’ameublement qu’elle peaufine le processus de la création à la distribution.

Ce cheminement marque de belles collaborations qui lui permets d’enrichir sa bibliothèque esthétique permettant de répondre à un éventail de projet pour tout type de clients dans les champs du design global, à savoir:
L’ARCHITECTURE INTERIEURE,

LE DESIGN PRODUIT,

L’ART PICTURAL,
LA SCENOGRAPHIE…

Tout arts visuels confondus.


“Il n’y a pas d’innovations sans désobéissance”
Michel MILLOT


http://www.chrissybruot.com
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